Les mots d’Amanda ne cessaient de tourner en boucle dans mon esprit : « Toi aussi tu l’aime bien » m’avait-elle dit. J’ai cru qu’elle disait simplement des bêtises afin de me charrier comme nous avions l’habitude de faire. Mais est-ce que j’aimais bien Tara ? Au sens où elle est plus qu’une amie ? Je ne saurais dire. Il est vrai que Tara a beaucoup de choses pour elle à commencer par son physique et un joli visage. Hier soir, elle était tout simplement divine coiffée ainsi et dans cette robe… Si elle avait été une inconnue, je pense que j’aurais tenté ma chance en la draguant. Donc, j’étais attiré physiquement par elle, mais y avait-il plus ? Après tout, les mots qu’elle avait prononcé hier soir m’avaient fait réagir, mon cœur s’était mis à marteler beaucoup plus fort contre ma poitrine. Je ne savais pas tellement ce que je ressentais pour cette fille. Elle avait le don de m’énerver parfois, la collocation avec elle n’était pas toujours simple tout comme faire équipe avec elle. De plus, nous nous connaissions depuis plusieurs années à présent, elle connaissait tout de mes salles manies comme elle connaissait tous des miennes. Bon, j’avoue, là ce n’était qu’une excuse. Cependant, je me suis allongé à côté d’elle, lui laissant savoir que si elle avait besoin de parler de ce qu’il s’est passé hier soir, j’étais là pour elle. Elle ne voulait pas. Je comprenais, elle avait manqué de se faire violée, ce n’était pas une mince à faire. Je ne cessais de me demander dans quel état je l’aurais trouvé si je n’avais pas entendu se verre exploser à cause de la musique. Je n’aurais pas supporté la voir là, en pleure, sur le sol, bourrée, salie, souillée par un inconnu qui ne voulait que ce qu’il se trouvait entre ses jambes. Aussi surprenant soit-il, j’avais tout de même des principes comparé à ce type, je n’étais pas aussi stupide pour vouloir violer une femme. Si elle disait non, c’était non, on passe à autre chose et on va voir ailleurs. « Je ne te dis pas que je n’en suis pas un, mais crois-le ou non, j’ai des principes. Je n’allais pas te sauter dessus alors que tu étais ivre et surtout, te prendre ta virginité comme ça. Non, je suis un connard qui a la classe tu vois. Mon talon d’Achille, c’est que je ne m’attache pas, c’est tout ». C’est pour ça que tu lui caresses les cheveux comme si tu tenais vraiment à elle ? Me disais-je. C’était différent, c’était Tara, j’aimais agir comme ça avec elle autant que j’aimais l’embêter. Elle fondait en larme, se blottissant contre moi. Je l’accueillais dans mes bras, essayant de la calmer, lui parlant doucement, désirant simplement la rassurer. C’était l’un des rares moments où j’étais capable de douceur. Je séchais ses larmes. « Arrête de ruiner mes arguments s’il te plaît. Tu mérites mieux à point c’est tout. T’as pas idée de qui tu es vraiment parce que tu n’as pas confiance en toi, mais malgré tout ce que je te dis le long de la journée, tu as des qualités ». Puis, au bout d’un moment, je ne sais pas ce qu’il me prenait. L’émotion peut-être. Je me penchais pour déposer un doux baiser sur ses lèvres. Mais Tara y répondait et tout allait très vite. Le baiser se fit plus passionné tandis que mes mains passaient dans ses cheveux, explorant son corps. Je la désirais, là, maintenant. J’avais envie d’elle, vierge ou pas. Je me posais sur elle, prêt à lui retirer une couche de vêtement lorsque soudain, elle me repoussait. Et bam, une bonne douche froide. Elle s’allongeait, loin de moi, me disant que j’étais stupide. Je le prenais mal, j’étais frustré. Putain. « Et t’es vraiment une allumeuse là… » Je poussais un long soupire. « Sérieusement, tu me chauffes et c’est moi qui suit stupide ». Je descendais du lit, partant me préparer un petit déjeuner, tentant d’oublier la frustration.

Parfois, Tara était capable de me troublé comme lorsqu’elle essayait de paraitre plus vieille que son âge en enfilant quelque chose de sexy. Mais bon problème est que je voyais Tara sous toute les coutures, dans un vieux jogging dans la journée ou une minirobe, je la trouvais toujours sexy, c’était ça mon problème et surtout, elle ne se rendait pas compte de l’image qu’elle renvoyait. Elle n’avait aucune confiance en elle, pourtant, j’aimerais qu’elle se rende compte de l’effet qu’elle faisait aux hommes qui la croisaient, elle aurait peut-être un peu plus confiance. Bien sûr, elle ne me croyait pas lorsque je lui disais ces choses, je devais m’y attendre. Mais elle ne se rendait pas compte que j’adorais la façon qu’elle avait de se rouler en boule dans son lit comme une enfant, que j’aimais lorsqu’elle faisait un cauchemar et venait dormir contre moi, j’adorais la façon dont elle faisait la moue lorsqu’elle était concentrée. Il y avait tellement de chose si adorable chez elle. Pour une raison qui m’échappait, j’osais déposer un baiser sur ses lèvres, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle y réponde. Le contrôle de mon corps m’échappait. C’est ce dernier qui se collait un peu plus contre elle, parcourant son corps. J’avais envie d’elle, je n’avais pas envie de m’arrêter, je la traiterais bien pour sa première fois… J’en avais tellement envie. Je crois que c’était aussi parce que cela faisait un moment que je n’avais pas couché avec une femme, j’étais peut-être en manque ou quelque chose comme ça. Mais soudain, Tara me repoussait, laissant ma frustration telle qu’elle était. Je me vexais et je devais avouer que je ne lui disais pas les choses les plus gentilles qui soient. Je crois que j’allais un peu trop loin, car elle s’énervait. « Je comprends rien ? Alors explique-toi ! » Je poussais un long soupire. Pourquoi faisais-je tout un plat de ça ? Cela ne me ressemblait tellement pas d’insister. Et bam, j’étais un connard, je ne valais pas mieux que les autres « Mais enfin Tara t’arrives pas à comprendre que j’ai envie de toi ? Me fou pas dans le même panier que les autres, mais non, je ne cracherais pas pour coucher au moins une fois avec toi. Je suis franc, je te fais pas de promesses, donc ne me met pas de le même panier que l’enfoiré d’hier soir ». Mais alors, elle voulait partir, elle commençait même à faire ça valise « Hé Tara ! » Je me précipitais vers elle et lui bloquait les mains, qu’elle arrête tout ça « Tu veux partir ? Tu veux te retrouver à la rue sans un rond ? C’est ça que tu veux ?! » Je voulais la protéger, rien de plus. « Non arrête… Excuse-moi okay ? Je suis désolé… Pars pas, s’il te plaît ».

Je n’aimais pas qu’on me mette dans le même lot que n’importe qui. A vrai dire, je détestais cette expression qu’utilisait très souvent une femme blessée : « de toute façon les mecs sont tous les même ». J’avais tellement envie de me lever et leur lancer « Parce que tu les a tous essayés ? Tu dois être une salope dans ce cas ». Mais je me retenais, gardant mon égo blessé pour moi-même. Mais Tara me mettait dans le même lot que le type d’hier soir qui avait essayé de la violer. N’oubliait-elle pas que si je n’avais pas été là, elle se serait retrouvé à vivre le moment le plus traumatisant de sa vie ? Il semblerait que si. J’avais l’impression qu’elle ne me voyait que comme le coureur de jupon et non l’ami qui serait toujours là pour elle, qui serait prêt à faire n’importe quoi pour qu’elle soit en sécurité. Je ne lui avouerais jamais, mais je donnerais ma propre vie pour sauver celle de Tara. Mais je devais avouer me retrouver complètement frustré au moment même où elle me repoussait. A quoi je pensais ? Elle était vierge, elle n’allait pas se laisser faire comme ça et pourtant, j’étais en colère malgré moi, car elle me mettait dans le même lot que l’autre abruti « JE NE SUIS PAS PAREIL BORDEL ! Jamais je n’essaierais de te violer, jamais je ne ferais quelque chose que tu ne veux pas ! Quand je te regarde, je ne vois pas que ton cul, putain ». Mais soudain, elle menaçait de partir, ce qui avait le don de me calmer aussitôt. Je ne voulais pas qu’elle parte, je serais sans inquiet pour elle, me demandant où elle était, non, je voulais la protéger, qu’elle reste ici. Je lui disais la vérité, espérant la dissuader de cette décision. Elle restait. Mais les paroles qui suivirent me mettaient hors de moi « Je suis gentil avec toi juste pour ça ? Tu déconnes là ? Je suis gentil avec toi parce que je t’apprécie idiote ! Parce que je veux juste que tu sois heureuse et en sécurité. Okay, je ne te cache pas que j’aimerais coucher avec toi. Mais il n’y pas que ça… Ah ce que vous êtes insupportables vous les femmes. Je vais finir gay comme ça vous m’emmerdez plus avec vos jérémiades. Je peux toujours crever ? Okay ! Bien ! Aller je te laisse dormir et décuver » lançais-je, vexé. Avant de partir je sifflais « Je vais dehors » lançais-je froidement, j’avais besoin de me calmer. J’enfilais les premiers vêtements que je trouvais et sortait, claquant la porte au passage. Le pire dans tout cela, c’est que je lui avais laissé entendre que je me souciais vraiment d’elle, donc que je tenais à elle… Je venais simplement de me faire griller. Je marchais dans la rue, allumant une cigarette, faisant un tour en essayant d’oublier tout ça en respirant l’air frais, espérant que Tara n’ai pas fait ses valises pour partir. Je m’en voudrais si elle faisait ça.