+ de sang et d'argent (r)

de sang et d'argent

Derek & Alyona

Les urgences saturent. Comme d'habitude, en fait. Il doit être deux-trois heures du matin, et la file d'attente s'allonge. Les médecins se baladent dans les mains dans les poches, et ce sont les infirmières qui courent dans tous les sens dans les couloirs, enchaînant les surveillances et les questionnaires d'entrée des malades pour savoir pourquoi ils sont ici et les gestes à prévoir. Comme d'habitude. Les médecins, ces flemmards. Y'en a pas un pour presser l'autre, bien au contraire. Enfin, c'est la vie, et c'est eux les médecins, c'est eu qui le savoir. Après tant d'années d'étude, de travail acharné, toussa, faut bien qu'ils se reposent, les pauvres. Grince des dents. « Votre bébé est apyrétique, vous pouvez rentrer chez vous. Le médecin de nuit vous a prescrit une liste de médicaments à aller chercher. Au revoir, bonne soirée. » qu'elle dit à un jeune ayant emmener leur bébé aux urgences deux heures plus tôt. Alyona les regarde partir du coin de l'œil, puis retourne dans la salle de garde pour voir où on est la liste. Le nom trouvé, elle se dirige vers la salle d'attente. « Monsieur Hastings ? » Une tête bouclée lève les yeux vers elle, et se lève après une légère hésitation. D'un signe Alyona l'invite à la suivre, et se dirige vers un box fermé, pour plus d'intimité. « Je m'appelle Alyona, je suis infirmière. Pourquoi êtes-vous ici ? » qu'elle lui demande, sortant le formulaire d'entrée de base. Elle sait qu'au moment de rentrer il s'est plaint d'une égratignure au thorax. L'équipe n'a pas pris le temps de l'observer, l'homme allant se porter bien. Il ne passait pas en priorité, selon les symptômes. L'homme parait hésiter, et préfère garder le silence. Il se contente simplement d'ôter sa chemise. Il paraît bien plus gênée qu'elle. En même temps, des corps plus ou moins nus, elle en voit toute la journée, et Aly a pris l'habitude de ne plus se sentir gênée. Elle écarquille cependant les yeux en voyant la fameuse égratignure du garçon. La chemise ensanglantée aurait du lui mettre la puce à l'oreille, mais cachée par un épais sweet, c'était passé inaperçu à l'entrée. « Vous plaisantez ? Ça une égratignure ? Bon sang, vous avez un morceau de flèche dans votre thorax ! » Il a sectionné le corps de la flèche, ne reste plus que le bout en métal. Comment s'est-il débrouillé !? Le pire, c'est qu'il parait aller bien. Alyona observe la plaie, l'objet pointu. Elle pince les lèvres. « Vous avez eu de la chance, un poil à droite et ça touchait le cœur. » Il faut qu'elle avertisse le médecin, parce que ce n'est certainement pas avec ses compétences qu'elle réussira à lui retirer le bout métallique. Mais Alyona sait que ce dernier se prépare à faire une opération, alors le pauvre garçon va devoir attendre. Sa plaie n'est pas grave, elle saigne à peine. Avec un pansement compressif, ça devrait tenir. « Comment vous êtes vous fait ça ? » qu'elle lui demande, assez troublée de se retrouver devant un tel cas. Ce n'est pas banal, surtout à cette heure tardive. Un habitué du tir à l'arc nocturne...? Ou une bagarre qui a mal tourné, et l'assaillant avait une arbalète ? Non, décidément, Aly a du mal à imaginer. Alors c'est avec une certaine curiosité qu'elle attend la réponse du jeune homme.